define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » 2010» octobre

Archive pour octobre 2010

les populations oubliées du “Grand Paris” au Génopole jeudi à Evry

Samedi 23 octobre 2010

 ou La France qui bosse oubliée et la France qui veut se cultiver ghettoisée.

Jeudi soir au Génopole, grand branle bas de combat autour d’un Show présentatoire incantatoire sur les deux boucles tranversales de transport du Grand Paris.

Bref un grand moment de gargarisme médiatique de pré campagne pour les cantonales tous partis confondus, mais avantage à gauche, sans lendemain permettant surtout à nombre de Maires, à notredéputé maire Manuel Valls, à des conseillers généraux sortants déjà en campagne de laisser croire à leurs concitoyens qu’ils partageaient leurs inquiétudes … Mais rien ne sert de courir, il fallait peut être partir avant, comme pour le siège de Carrefour qui déménage à Massy et avant Logabax, digital, Belin,HP, une grande partie de la SNECMA, IBM, l’Hypodrome,les fonderies de Gentilly  … Et combien d’autres à cause entre autres du manque de qualité et de fiabilité des transports dans ce sud francilien. 

Je laisse aux experts charmeurs et combattants, professionnels de la politique médiatique aux envolées gargaristiques le soin de vous faire une synthèse objective de ce soit disant débat.

Ce soir là nos élus du sud Essonne ont pris la parole verts de rage et de hargne de voir ces belles boucles silloneuses et bouffeuses de milliards abandonner le génome humain pour préférer le plateau de Saclay, l’ouest parisien, les déshérités de Montfermeil et Sarcelles et les aéroports de Roissy et Orly.

Combien je les comprends ces puissants en rêve, en agitation pour certains, muselés par d’autres en leur temps par des ambitioneux trop loin de ces préoccupations pour voir venir le danger. Pour eux, pour leurs voies, voix ou voies. Les trois mon général.

Mais la dégradation du service public des transports en Essonne, vous le savez bien, elle ne date pas d’hier.

Au moment de la loi cadre sur les villes nouvelles il était prévu de belles rocades ferrovières pour relier entre elles ces franciliennes ambitieuses et notamment Evry, la première sortie des terres delbariennes au coeur des 30 glorieuses. Elles se déclamaient à force de publicités et de concours architecturaux équilibrées en “logements, emplois, transports, culture, ouvertes à tous les milieux sociaux aux couleurs mêlées tant dans l’urbanisme que par ses habitants, à l’image de leur siècle, construites à la campagne, et surtout désenclavées d’emblée par principe, reliées entre elles et connectées au poumon parisien.

A Evry en 1974 on m’a vanté l’intérêt d’habiter à moins d’un kilomètre de trois gares, pas encore RER avec un train à utiliser sans modération comme un métro, avec un trafic trafic tous les quarts d’heure et à venir toutes les 10 minutes vers Paris ! que l’on atteignait à l’époque en 33 mn. En plus tout un maillage de bus en sites propres devait permettre de rejoindre tous les lieux d’emploi ou de loisirs et culture souhaités.

Bref on m’a fait miroiter une vraie ville toute neuve, vendue avec une âme et un coeur de vie, l’Agora et sa place forum bien attirante pour une amoureuse du siècle de Périclès que je suis, une ville “sympa” et conviviale à souhait, neuve sauf son joli petit village bien mitterrandien de France tranquille, bien propre sur elle avec des vendeurs du projet “ville nouvelle” au baratin sans faille qui nous a fait préférer Evry à Antony.

Et oui pour moi qui était depuis mon adolescence une grande utilisatrice de la ligne de Sceaux, c’était changer de braqué et je n’étais guère nostalgique de mes billets de retards cumulés, même s’ils me permettaient à l’époque de flicage horaire des salariés, ces jours de retard de train venant d’Orsay ou de Sceaux, de descendre  le “Boul Mich” d’un pas alors détendu (mais je n’avais pas d’enfant à l’époque) ou de prendre un bon jus avant de me rendre au Palais et signer en rouge la feuille de présence offerte chaque matin par le planton de la “DR”, à l’employée de sécu “sous tutelle de la Direction Régionale” que j’étais.

Depuis qu’en est il ? ça va de mal en pis et nous le savons bien nous les vrais vivants utilisateurs qui payons notre pass “Navigo”  aujourd’hui et notre carte orange hier, non offert comme à nos édiles chargés de notre bien commun.

Dans les associations, comme élue à la petite enfance ou dans les crèches, comme “voisine”, comme passagère, comme femme, comme mère, comme professionnelle responsble d’un secteur “accidents du travail”combien ais je partagé de drames, et vécu de peines et d’angoisses dues à des retards de train répétés sur Saint Michel sur Orge avec la ligne C et Evry avec la ligne D.

Au fait j’ai failli habiter la Grande Borne fraiche et pimpante sortie du rêve éveillé d’un grand architecte Emile Aillaud, je crois … mais faute de train et surtout parce que mes revenus dépassaient de 50f le seuil d’accession à un logement là, je suis allée dans le privé à Saint Michel sur Orge… Quelle chance qu’on ait pas voulu de moi … car la Grande Borne est toujours bien mal desservie et pas seulement par les transports, mais c’est bien le noeud gordien de la dégradation de son tissu social !

Aussi il est grand temps que ça change au sud Essonne.

Mais Il est déjà bien tard et il ne suffit pas d’applaudir un président d’association africaine, le seul à parler des papas et des mamans et  de leur rôle battu en brèche dans le cadre de la réussite éducative ou de la garde de leurs enfants pour vous donner bonne conscience.  C’est trop facile !

Il était le seul cet homme à avoir peut être ce soir là une enveloppe charnelle, face à des avatars qui ne montraient d’eux que leur expression au convenu fâché, mis à part un vice président du Conseil Régional chargé du Grand Paris qui lui a parlé vrai et le Maître des débats, à l’attitude convenue mais apparemment déçu de la parole confisquée par des notables anciens ou se disant neufs comme des poussins d’un jour.

Ce qu’ils ont dit,nos avatars préférés, ils l’ont dit avec fougue et bravoure mais c’était un peu tard, même si la plupart je les connais et les aime vraiment bien …

Trop tard donc sauf si le manque d’argent fait capoter ce projet pharaonique mais otiste pour le sud Essonne et oblige à repenser les transports comme de vrais partenaires économiques et sociaux et non comme un faire valoir au service de grands rêveurs à expression non contrôlée… ne vivant pour pas en banlieue, même si certains y dorment encore, de temps en temps.

J’ai forcé un peu le trait car Olivier, Etienne et les autres vous étiez bien à votre place quand même, mais y en a des qui m’agacent tellement à n’être qu’à côté de la vie mais toujours à faire causer d’eux en causant  que j’avais envie de râler un grand coup sur cette parole au “peuple”confisquée !!!

Je vous souhaite une bonne journée.

Martine Aubry, hier soir chez Arlette Chabot,épanouie, sûre de ses choix, de ses engagements

Vendredi 15 octobre 2010

Et surtout de sa capacité à être et rester fidèle à ses convictions.

Et ses choix ne viennent pas d’une envie de Pouvoir subite mais d’une Volonté et pas seulement “d’un désir” de changer la vie de nos concitoyens dans la durée.

Elle s’exprimait hier soir avec une volonté sereine et apaisée.

Pourquoi ? Parce qu’elle parlait vrai.

Et elle parlait vrai parce que sa parole n’était pas un puzzle de petites phrases piochées à la va vite chez tel ou tel conseiller mais bien la sienne consolidée par son expérience de la vie et ses engagements.

Elle s’exprimait sur ce qu’elle connaissait, avait étudié, vérifié sur le terrain, avait eu le temps de partager avec d’autres animée par un idéal social et un sens des autres qui lui va si bien.

Elle ne nous a pas livré de secrets familiaux ou de sa famille socialiste, elle a évité tous les pièges tendus pour lui faire dire du mal de tel ou tel (j’ai beaucoup aimé son passage sur Mélenchon !).

Elle a parlé sans pesanteur, sans se presser, mais animée par l’envie de transmettre,  sans nous endormir. Elle s’est affichée d’une voix ferme non doctrinaire à tout crin sur le fond, sereine et apaisée, sûre d’elle et de ses capacités et surtout soucieuse de redonner de l’espoir aux classes populaires, aux grévistes d’aujourd’hui, aux étrangers pour qu’ils retrouvent au sein de notre république plus de respect et de dignité.

Elle s’est révélée aux yeux de ceux qui ne le savaient pas encore,  ou ne voulaient pas se l’”avouer”comme la Présidentiable capable, attentive, compétente et engagée, affichant sa volonté de changer la vie de ses concitoyens, respectueuse et humaine, habitée par un respect de l’autre et par une culture “socialo- militante”enracinée de loin, heureuse de faire la une et d’être là sans bling bling et paillettes dont elle n’avait vraiment pas besoin pour capter son auditoire.

Et cette émission elle aurait pu la faire depuis bien longtemps, elle qui connait si bien la classe ouvrière, le monde du syndicalisme et qui n’a pas peur des patrons ni de l’industrie et ne les mets pas tous dans le même sac, c’est un peu trop facile …

N’est ce pas Benoit, quand tu avais marqué un pas de côté vers d’autres cieux, je te l’avais rappelé un soir à Evry lors d’une de ces bagarres de courants sous forme de conventions dont le PS a le secret.

Elle nous a nous a donné hier soir des clés, sans emphase mais avec l’assurance et la conviction des “grand(e)s” qui savent et ont déjà gouverné, pour changer la vie, vite vite, et prioriser les changements en 2012, mettant toujours le projet au coeur du débat, pas elle. 

Et ce projet, socialiste s’il en est, avec au coeur la lutte contre les inégalités, au lendemain de cette émission, celui qui l’habite sans hystérie, c’est surtout celui équipe solide animée de convictions et de compétences vérifiées au coeur des réalités, sans complaisance pour Sarkozy et une droite habitée et gâtée par le pouvoir d’un argent mal gagné…

Après une telle soirée, nous devons être, plus qu’hier !, nombreux à dire ouf.

Il était temps Martine que tu te montres sous ce jour, quel bonheur cette soirée qui redonne tant d’espoir.

Tu as bien fait de prendre le temps qu’il te fallait, car “nul ne passe directement des semailles aux moissons et le temps des gazettes n’est pas celui de l’Histoire”, c’est ce qu’écrivait Mitterrand quand tu étais un de ses ”premiers” ministres.

Et au PS où est ce temps, quand fin 2007, me rendant à Solférino sur les conseils d’un ami, maintenant Président du Conseil Général du Nord (oui,Patrick, toi aussi tu le vaux bien !) pour lui remettre un dossier personnel, que j’ai toujours d’ailleurs, on m’a répondu sur un ton méprisant qu’elle n’avait pas de bureau ici et que je m’adresse à la mairie de Lille !.

Mais les temps changent et il faut bien vous le dire, ce sera Martine en 2012, au boulot car d’ici là il faut s’accrocher sur tous les fronts.

Et en plus elle était Belle … On peut aussi le dire, n’est ce pas ?

Des hommes et des dieux

Samedi 9 octobre 2010
C’est effectivement un film hors pair et très remuant pour moi qui ait connu cette Algérie encore jeune Indépendante, terre  porteuse pour la plupart des Algériens rencontrés alors d’espoir et de liberté; liberté tant espérée, retrouvée et tellement idéalisée après ce long chemin douloureux et de déchirures pour l’Indépendance.J’ai vécu deux ans en Algérie juste après la naissance de ma fille et suis passée à plusieurs reprises dans cette région déshéritée des hauts plateaux algériens, l’hiver battue par les vents, terre désolée, pauvre et délaissée, accablée et accablante de chaleur en été, avec ses carrefours aux inquiétants barrages militaires déjà à la fin des années 70 (Ben Bella était détenu pas loin, nous l’avons su après).

Mais j’en garde aussi la mémoire d’un pays fascinant aux savoirs multiples, une région aux rencontres tellement riches et chaleureuses qu’elles resteront à tout jamais gravées dans ma mémoire, toutes en simplicité et humanité.

Pourtant quelque part, vu du prisme de mon quotidien, et aussi grace à des rencontres dans des milieux intellectuels et militants qui me sortaient de mon quartier populaire mais aussi en vivant et causant avec les femmes de ma rue, je voyais montait une lourde inquiétude, des pesanteurs et des silences et des détours de phrases pour ne répondre à mes questions sur la vie des gens de là, sur leur travail, qui inquiétait parfois.

 Aussi, l’on sentait bien là des germes inquiétants, porteurs et générateurs de clivages et de conflits dangereux et lourds. De la corruption par ci par là que l’on excusait à l’époque au regard du jeune âge et et séquelles d’une guerre ravageuse et dévoreuse.

Et puis disions nous, n’exagérons rien, ce n’est pas le seul endroit au monde et sûrement moins que dans d’autres où se passent ce genre de problèmes.

Mais quand même les clignotants rouges du danger se multipliaient : Ce refus de limitation des naissances associé au rejet de la pilule, une grosse crise du logement dans les grandes villes, un intégrisme religieux accru avec la construction de grandes mosquées financées par l’extérieur, les femmes parquées à la maison derrière leurs rideaux opaques, des pénuries, la condition des femmes baffouée avec le nouveau code de la famille, une arabisation certes légitime mais pas toujours bien maîtrisée dans les secteurs de l’Education, des coupures d’eau récurrentes, un chomage montant, des mouvements sociaux censurés par les médias et réprimés parfois durement, les minorités méprisées dans leurs revendications, une jeunesse avec pour idéal “partir en Amérique”   …

Pourtant tout n’était pas joué, car il y avait vraiment des gens de bonne volonté dans tous les secteurs et même à la tête des organes de gouvernance , des évolutions industrielles et économiques brillantes dans certains domaines, des êtres généreux qui travaillaient et réfléchissaient pour un bien être commun, une volonté de réussir et une fierté retrouvée chez beaucoup de jeunes cadres enthousiastes à construire un avenir “de leurs mains sans les colons”,des atouts économiques et une richesse pétrolière indéniable ….

Et surtout ! un grand et très beau pays aux reliefs et climats fascinants et contrastés riche d’une civilisation lointaine aux confins de l’Afrique et de l’ Europe …

Bref un pays on ne peut plus attachant que l’on adopte dès qu’on y pose un pied mais où la vie n’était pas légère en tout cas pour moi, jeune femme et jeune mère, et surtout un pays dans lequel on voulait croire à cause de son Histoire et surtout de ses “gens” et où l’on pensait que seul le meilleur pouvait encore arriver.

Et puis voilà, nous sommes rentrés en France et 20 ans après quand on a voulu y retourner avec nos enfants c’est le grand tourbillon du pire avec en point d’orgue, et oui, la mort des moines de Thibérine qui nous a fait y renoncer.
Alors allez voir ce film et après on en parle ?

Bon weekend