define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » 2009» mars

Archive pour mars 2009

Les mots sont des écheveaux de souvenirs, ils sont notre carbone 14

Mardi 24 mars 2009

 Je crois à la force des mots qui nous guident, qui disent qui vous êtes, et de quelle époque… C’est comme pour les prénoms.

Les mots et leur agencement, ils nous datent, ils nous trahissent en disant qui nous sommes, ils sont indiscrets quand ils donnent notre âge, même si vous n’ avez pas forcément envie qu’on vous le rappelle; c’est comme ça que j’ai tout de suite trouvé Romain Gary planqué derrière Emile Ajar avec son “Gros Calin”.

Les mots nous trahissent, mais parfois nous affadissent avec le temps. Ils sont à certains moments un peu encombrants quand ils disent trop de vérité sur une part de nous même, qui souhaiterait rester mystère; ils deviennent alors un miroir en deçà de ce que nous vivons sans pouvoir le traduire dans toute son intensité, un peu le reflet de notre entourage… du monde dans lequel on évolue… et agissent aussi comme un miroir déformant de brutalité ou d’agressivité. Ils dévoilent beaucoup plus que ce que nous voudrions dire et pas assez de ce que nous rêvons d’être.

J’aime les mots d’enfants, ces patrimoines familiaux qui ne dépassent pas les frontières d’un ou deux patronymes et dont la génèse est souvent aussi surprenante que difficile à décoder mais fondateurs de souvenirs et de rêveries… de cauchemards parfois !.

Dans la famille il y a les médoulettes, mécabus,  grovévé, la titirondèle (si vous voulez la traduction écrivez moi !) et quelques autres notés dans des cahiers d’écoliers… Ce n’était pas au temps où Bruxelles chantait… aurait dit Jacques Brel…mais avant les ordinateurs. On dirait que c’est bien loin !!! Pas tant que ça si l’on date ces engins au carbone 14 !!!

Et puis si je vous parle de ça, je ne peux occulter ceux de la génération de nos parents, explicites et non déformés pourtant ceux là… Jean d’Ormesson les a réveillés lorsque dans un entretien à propos du “Salon du livre” il a évoqué un auteur en disant “c’est épatant”… mot très courant dans mon enfance… Idem pour “c’est chic”, mis à toutes les sauces à une certaine époque. Dans ses cahiers de souvenirs, mon père l’employait à tour de bras, je pensais que ce n’était que lui… mais non, je l’ai retrouvé dans des lettres et cartes postales de la même époque et quelque soit le milieu social.

Me revient aussi en écrivant ces lignes le “c’est honnête”,  si souvent entendu dans la bouche de mon beau père et qu’il employait (il n’était pas le seul, là aussi) aussi bien pour parler de la qualité d’un met que de la beauté d’un vêtement ou la saveur d’une pomme cueillie au verger !

Ces mots sont comme la voix, si on ne les emploie plus on les oubliera… ou ils perdront de leur intensité.

Je vous souhaite une très bonne fin de nuit.

Un an déjà pour mon blog ! dites moi ce que vous en pensez,

Vendredi 20 mars 2009

 Merci à mes lecteurs, du fond du coeur !

Si je vous rase…dites le moi, mais si ça vous plait dites le moi aussi. Certains l’ont déjà fait.

Cette année, je l’ai dit dans mes voeux que certains ont reçu, j’aimerai bien changer de braqué et pourquoi pas publier… Depuis le temps que j’écris, j’ai envie de faire un vrai livre… et pas à compte d’auteur si possible ! J’estime que mes écrits valent mieux que de dépenser du fric et soigner mon ego à compte d’auteur. Les idées issues de mon ciboulot ça doit pouvoir intéresser… vu mon parcours, non ? Et puis c’est un vrai boulot, même si j’y prends un réel plaisir… Alors i quelqu’un a des idées d’éditeur pour mettre en valeur ce blog à enrichir avec d’autres fils de ma vie écrits ailleurs ou encore à dérouler, j’accepte toutes les propositions…honnêtes, bien sûr.

Tiens ce week, je vous parlerai de trucs marrants qui me sont revenus en écoutant un reportage sur le salon du livre. je vous parlerai de deux, trois mots…qu’on entend plus… ou preque plus. Auraient ils pris de l’âge ?

A bientôt,

“Pranzo di ferragosto” ou “le déjeuner du 15 août”

Jeudi 12 mars 2009

Je ne suis pas critique de cinéma.

J’ai découvert ce film dont on a dit déjà dit et écrit tellement de choses surtout depuis sa présentation au festival de Montpellier l’automne dernier, après la mostra de Venise .

Alors pourquoi parler aujourd’hui de ce fameux “Déjeuner du 15 août” ? Perché no parlare di “Pranzo del ferragosto” ?

Ce film , n’en déplaise à certains critiques, mais quel âge ont ils ?, parle autant de la cinquantaine et du manque de structuration de la vie à la maison dans une grande ville européenne d’aujourd’hui, pour un fils  désargenté qui ne veut pas abandonner sa mère, plutôt possessive, que du problème des “mamma” vieillissantes dans des familles éclatées.

Alors pourquoi, vous, les critiques, qualifier à la louche ces femmes jouant leur propre rôle sur le registre du vécu et des sentiments, accueillies par Giani, ”uomo di mezz’ età, che vive con sua madre in una vecchia casa a Roma”  d’être “de troisième âge”, c’est à dire nier leur âge, les fixant dans un état bien statique “la vieillesse” qui va pour vous de 60 à 110 ans. Pourtant ces chères “bonnes femmes” mises en scène, portent haut leur force de vie  et leur âge, et se révèlent à elles mêmes plutôt vivantes, bien en chair et imaginatives, et c’est leur âge, non masqué aussi bien dans la vie (voir la présentation du film) qu’à l’écran qui leur permet de jouer leur propre rôle sans tricherie et appareil. C’est leur carte maîtresse, la respiration de cette histoire.

C’est aussi une vraie leçon de tendresse sur la vie quotidienne que l’auteur nous dévoile en nous montrant ce qui se joue au quotidien derrière la face cachée et les volets en nous faisant pénétrer dans un appartement au centre de cette Rome qui se veut modernisée. J’ai retrouvé du vécu dans ce film, ayant il ya trois ans maintenant, près de la cité du Vatican, passé avec mes enfants quelques jours dans l’appartement d’une vieille dame qui y avait laissé des traces de vie (je ne sais si elle était encore vivante) qui m’ont marquée.

Et puis, on ne peut pas parler de ce film sans évoquer le tour en scooter des deux copains dans cette Rome écrasée de soleil, désertée à “ferragosto”, à la recherche de nourriture terrestre, mais surtout de vie. Le cinéaste nous ballade en nous emportant du”centro di Roma”, vers le colisée, puis en remontant vers le trastevere pour redescendre et atterrir sur les rives du tibre, par des images à la fois furtives mais aussi denses qu’intuitives, à coups de traveling choisis qui nous imprègnent et nous font ressentir le climat de moiteur et de vide aussi pesant qu’étrange et “unique” de ferragosto, quand la ville abandonnée par la plupart de ses habitants n’est plus que pierre et béton enrobée de chaleur ausi moite qu’inhumaine.

 Il nous vibrer par touches furtives  dans sa quête de fils suspendus de vie masqués  et nous fait ressentir comment les nouveaux  modes de vie ont dissous les codes de  solidarité les plus élémentaires.

Et qui recrée du lien en offrant de quoi vivre… se nourrir ? Miracolo ! Un pêcheur du Tevere… Ce n’est pas Tibériade, mais c’est bien un petit miracle quand même, car c’est bien grâce à ce pêcheur du dimanche que les mailles du filet de la vie toute simple et de la solidarité se retissent. Et… que ce fameux repas de 15 août peut se dérouler entre mamies revigorées et fringuantes.

Ce film  qui interpelle, a aussi une valeur pédagogique sans didactisme pontifiant, car il nous permet d’aller à notre rythme, de cheminer dans nos têtes, de partager des sentiments, des images, des émotions et d’accepter cette vie qui nous surprend tous les jours où la fantaisie peut émerger des pires situations. C’est un film qui sonne vrai , donne du plaisir, force le respect.

C’est enfin un film  poétique et grave au sens “important”, nécessaire pour remettre bien des pendules à l’heure, qui montre que tout dans la vie ne se codifie pas et ne se programme pas à coups de mesures fiscales ou de plans d’aide. Il rend un hommage au dévouement de ceux qui au quotidien, en silence, partagent la vie de proches vieillissants, pas toujours marrants, sans reconnaissance, des  gens qualifiés d’ordinaires et qui sont généreux dans l’âme.

Aussi, pour ce film d’une grande qualité cinématographique, Merci Gianni di Gregorio, vous êtes un grand bonhomme !.

PS  : Avant de m’appeler Heilbronn je m’appelle “Bonvicini” avec trois I comme Italie !!! ça c’est pour le fun et vous dire que je me réjouis d’autant plus que ce soit un “rital” homme, qui nous donne cette leçon de vie… Et oui, les vieilles dames veuves ou seules, ont encore besoin de mecs pour les entourer, et pas seulement de dames ou d’aides au féminin qui ne savent même pas faire la cuisine pour nombre d’entre elles !

Ecrire, pour ne pas mourir, à condition d’être lu et entendu.

Mercredi 11 mars 2009

 

Au fil des jours la vie prend corps s’anime et se construit, se perd un peu aussi, s’effrite parfois, des parcelles de chagrin flottant ça et là laissant des plaies ouvertes ou mal refermées.

Les amis nombreux, il faut les garder, et au fil du temps l’énergie à partager et à entreprendre se fait moins visible, les non dits remplacent l’action, les mots qui viennent restent en suspens sans prendre forme sans prendre corps et sont perdus à jamais.

L’écriture et la vie se mêlent pour la vie autrement tout devient faux ou artifice.

Aussi, ce qu’on découvre avec les blogs c’est la capacité à pouvoir dire au jour le jour ce qu’on ressent de ce qu’on est, de ce qu’on vit… à condition de ne pas en faire un exercice convenu ou un outil de promotion politique ou sociale qui fausse la donne et donne une image réductrice de soi même.

Mais de plus en plus je suis convaincue que ma vie vaut la peine quand elle est vraiment mienne, celle que je choisis, avec ses rencontres, ses amitiés et sa fragilité dans l’instant.

Je voudrai que vous le compreniez et que vous me le disiez, lecteurs, cela me ferait grand plaisir.

En décembre dernier on a acté à l’Assemblée l’âge de la vraie retraite à 70 ans alors que Ségo disait vouloir mettre en avant une nouvelle génération…disons plus jeune ou moins vieille au Congrès de Reims… Mais plus jeune et nouveau est ce que c’est le même mot ?

Et pendant ce temps on n’arrêtait pas de nous bassiner avec des coffrets de fraiches jeunesses telles que Brel, Françoise Hardy, Voulzy, Jane Birkin ou Dutronc, le jubilée d’Anne Sylvestre (que par ailleurs j’aime beaucoup… allez la voir !) et toujours la môme Juliette Gréco : au fait…rappelez moi son âge ?. Pour le cinéma on fait grand bruit d’une rétrospective de Jacques Demi et pour les livres on a présenté sur Canal 4 bouquins de recettes du jeune premier Jean Pierre Coffe. L’autre jour, à Europe je crois, on nous a fait tout un plat avec la promo d’un livre de Pivot sur des expressions à sauver ; à entendre c’était un peu remake de Duneton d’ailleurs… Et ça m’a donné des idées à moi fille d’ébéno…Je vous raconterai cela un jour ! Chiche dans un livre à lire, donc à acheter !

C’est vrai que ces plus ou moins jeunes retraités ont du souci à se faire pour leurs vieux jours… La pauvre Françoise Hardy par exemple ne touche presque pas de droits d’auteur sur ses premières chansons !!! Bernard Pivot doit aussi avoir du mal à « joindre les deux bouts » d’où l’intérêt de « faire tout un fromage » de son bouquin…Surtout à l’approche des fêtes.

Car qui a encore des sous dans son porte monnaie, pour acheter tout ça, quand le canapé n’est pas usé et que la télé dernier cri trône dans le salon ! Les bobos gogo retraités and co… Et bien moi je vous invite à sortir tous votre livre ou votre CD et à aller contacter les maisons de disques ou les éditeurs si vous avez passé la cinquantaine.

Il y aurait il donc deux poids deux mesures ?… selon que vous serez puissants ou misérables ?. Alors, vous les parlementaires je vous en supplie pour nous et l’avenir de ceux qui nous suivent, ne faites plus des lois protectionnistes pour nantis et vous donner bonne conscience, mais faites en sorte que chacun puisse s’exprimer et ait sa place… Un toit et une assiette pleine chaque jour…avec aussi une petite part du gâteau  en deniers sonnants et trébuchants pour sortir, échanger, faire des projets, se distraire, avoir une vie sociale et être encore heureux, quelque soit l’âge.

Bref, rester en VIE.

Y aurait il des détraqués genre show baise chez les politiques

Lundi 9 mars 2009

Et bien oui. Vous croyez que ces gens là sont des modèles sur toute la ligne… Et bien non.

Déception. Bon nombre d’entre eux ont été fabriqués comme politiquement correct avant d’ETRE, parce que, jeunes, beaux, bronzés ou femmes, plutôt arrivistes dans l’ensemble.

Mais ils ne sont que comme vous ou comme moi, et parfois très médiocres et moins bien que vous vous ou moi… Leur seule chance et le seul problème c’est, qu’adulés et “portés au nul” avant d’avoir vécu ou travaillé…. c’est à dire “produit” quelque chose de concret pour leurs concitoyens, autre que des mots en forme de discours pour plaire et se faire élire, ils ne peuvent plus admettre qu’ils sont des gens comme tout le monde, avec leurs limites, leurs faiblesses, leur fantaisie et leur médiocrité parfois… Et restent sur la place publique…Bien souvent en “nous beurrant les lunettes” et en continuant à jouer les divas sur leur histoire et petites histoires personnelles.

A certains moments ils nous font rire un peu, à d’autres ils nous inquiètent,  surtout quand on a voté pour eux.

Cette presse  et autres médias qu’ils dénoncent aujourd’hui parce qu’elle relate ou s’abreuve de leurs écarts ou égarements est pourtant l’arme dont ils se sont servis pour exister, celle sans laquelle ils ne seraient jamais nés et n’auraient pas été élus.

Entre la folie des grandeurs, les rassemblements incantatoires à relens sectaires ou manipulatoires, les accrocs des jeux d’argent et  les rapports sado maso de certains couples politiques étalés dans la presse ou circulant sur internet, je me demande quand et avec quelle sincérité et objectivité certains de ces personnages ont le temps, la disponibilité et la lucidité pour s’occuper avec tact et mesures des affaires de leurs concitoyens et de la France… même s’il faut savoir parfois sortir du cadre pour rester imaginatif et productif… Mais peut on rester créatif quand on plonge dans le sordide. A ce moment là il vaut mieux avoir l’honneteté de s’accorder une pause, de prendre un peu de recul… Ou se faire aider ! 

Et ce genre de dérapage n’est pas une affaire de couleur politique… même si en ce moment la gauche n’est pas épargnée par ce genre d’affaires et cela me parait plus dommageable à gauche qu’à droite. Nous gens de gauche avons sur ce registre un devoir et des obligations liées à notre Histoire et surtout aux valeurs que nous défendons.

Je ne suis ni bégueule, ni dame patronesse mais je trouve qu’il est temps que les partis politiques  se penchent un peu sur la notion de “morale sociale” et d’éthique de vie privée pour celles et ceux qu’ils propulsent sur la place publique : Une sorte de cahier des charges ou d’engagement moral solennel devant leurs militants sur la base d’une charte éthique…. Chacun est libre mais quand on est censé représenter le peuple on doit avoir un minimum d’exigences pour soi même.

Finalement à ce titre, les américains ne seraient ils pas en avance sur nous ?… En mettant du tact et de la mesure, ils ont fait des pas de géants, sont en vraie révolution culturelle, et pour autant bien moins puritains qu’autrefois sur le plan des moeurs.

Et c’est plutôt brillant comme résultat ! Il suffit de voir les premières orientations politiques de ce pays, jadis ségrégationiste et puritain, avec Obama comme Président, et ses priorités sur la Santé, l’Education et la Jeunesse, et une Hilary Clinton  aux Affaires étrangères, plutôt bien dans sa peau malgré une certaine affaire Monica dont elle parle avec humour …

A vous politicalliens (vient de politicaille) français, je ne vous demande pas d’être puritains ou sans faiblesses, mais simplement d’être responsables de vos actes et de vos comportements… Ils n’engagent pas que vous.  Vous nous devez des comptes !!!

Je vous souhaite une bonne journée.