define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » 2008» avril

Archive pour avril 2008

Un olivier pour penser à la Palestine, ici à Evry…” Et pour la journée de la terre”

Samedi 12 avril 2008

 

Oliviers de Palestine, vous êtes autant de symboles de vie,

Avec vos branches tendues vers le ciel et d’autres courbées vers la terre

Vous êtes maintenant trop souvent de l’autre côté du mur

Piégés et encerclés depuis bien trop longtemps,

Prisonniers de no man’s lands sans lendemain, ou arrachés,

Abandonnés, le cœur en friche, les rameaux trop chargés

De fruits trop mûrs perdus pour les récoltes ,

Qui vont rejoindre cette terre, inutiles aujourd’hui,

Pour peut être un jour s’enraciner plus loin et renaître à nouveau.

Pourquoi pas ? Mais où et quand donneront ils d’autres fruits ?

Il est déjà si tard pour nourrir les enfants de Bilin qui regardent de loin

Les arbres de leur grand père qu’ils ne peuvent pas toucher.

Pourtant nous sommes bien là, tout près, de Bethlehem ou de Jérusalem,

Tout près de cette Ville, Capitale éclatée,

Elle qui fut un Carrefour, toujours de pèlerinage, mais aussi un refuge.

Elle se veut en partage pour nos trois religions

Nées dans le même berceau d’Orient et d’Occident;

Celles de tous ceux qui croient en un seul Dieu… pour Guide.

Puis il y a tous ceux qui sans y croire vraiment,

Ont aussi entendu parler de ce dieu là, Unique que l’on dit Bon.

Tous sont maintenant en marche sur un chemin de vie si bien entre-mêlé,

Avec l’envie d’y voir grandir leurs enfants et leurs mères, et d’y vieillir un peu.

Depuis que tous un jour ont choisi d’y venir ou pour d’autres d’y rester,

Même si le temps des uns n’est pas celui des autres, ils sont bien tous là !

Et sur cette même terre, chacun avec son passé se construit au Présent

Et rêve d’A venir.

Mais quels temps retenir pour faire grandir l’Histoire et puis la raconter ?-

Pourtant c’est vraiment tous, en quête d’un Devenir, et emplis de confiance,

Qu’ils s’ancrèrent au présent sur cette Terre-Mère,

La nommant souvent Sainte ou Promise

Evoquée comme Unique, Irremplaçable tout autant qu’Essentielle.

Chacun à sa manière y a puisé la force, toute en sagesse, et en bon sens aussi,

Pour créer et construire une vraie ligne de vie avec pour privilège,

S’y octroyer le droit de pouvoir y rêver plutôt que d’y pleurer,

Et puis pour partager, c’est cela vivre ensemble,

Les richesses de la terre pour ce qu’elle sait donner.

Ils se sont re-connus malgré leurs différences,

Se croyant tous uniques mais engagés, et depuis si longtemps, dans un Destin commun.

Ils se sont rassurés, issus du même creuset, tous Enfants d’Abraham.

Mais ça n’a pas suffit…

Alors, sans crier gare, d’abord subrepticement et puis plus violemment,

Tout cela s’est grippé et ce fut l’escalade,

Pour voir surgir ce mur qui nous fait vraiment honte,

Ce mur de toutes les larmes qui ne désarme pas, signe d’une imposture pour être de posture.

Il n’est que déshonneur et source de tant de drames, d’affronts, d’humiliations,

Qui n’apaise pas les âmes et génère de la haine et aussi des stigmates qui resteront gravés.

Et c’est derrière ce mur que tant d’oliviers meurent,

Abandonnés et seuls, coupés de leurs villages,

Sans les mains qui les taillent et les doigts qui récoltent,

loin de leurs protecteurs, tous sculpteurs à leurs heures,
 Leur bois devient aubier, leur ombre est inutile

Puisqu’ils sont délaissés, inaccessibles et vains,

Sans le rire des enfants et les chansons des femmes.

Et pourtant l’Olivier quand on sait bien l’aimer

Sait vivre plus que centenaire et nous accompagner.

Sa source de richesse, loin des guerres fratricides,

En nourrissant la vie, s’arrange des religions en bon allié de l’homme.

C’est un symbole de paix partout en Méditerranée,

Surtout en Palestine, mais à l’ombre de ce mur il n’a plus de Futur…

Aujourd’hui à Evry, pour la journée de la terre, 

Et penser à tous ceux privés de liberté, panser un peu les plaies,

C’est pour la Palestine, qu’au coeur de notre ville,

Un Olivier revit.

Samedi soir à Janvry, Anne Sylvestre, un vrai bonheur !

Lundi 7 avril 2008

Anne Sylvestre c’est « Ce monde à moi » plein d’humour et de réalités grinçantes parfois et aussi de rêves éveillés  qui me vont toujours droit au cœur. Et puis ce timbre de voix si particulier, toujours le même en plus dense maintenant, qui donne aux mots tout leur intensité. Et tant pis pour ceux qui n’ont toujours pas compris, ils ne savent pas ce qu’ils perdent.

Elle fait chanter les mots et les assemble pour qu’ils tracent des sillons de vies. Elle transforme les attitudes qui blessent et les trahisons qui maltraitent … Et, tel est pris qui croyait prendre.

Car la nasse se referme toujours sur le cynique, le méprisant et le superficiel qui se retrouve démasqué et pris à son propre piège. Si la chanson réveille la blessure ou la fêlure elle ne la laisse pas suspendue dans le vide, inutile ou sans objet. Le dérisoire, le cynisme ou la dérision  laisse place à l’essentiel, la sincérité et la sensibilité qui nous habitent, ce petit monde qui nous rend unique, cette petite musique intérieure parfois si fragile et presque invisible qui réchauffe et réhabilite, redonne du Sens… à la vie et aux choses, aux objets, aux petits « rien » que nous aimons, aux lieux et situations qui s’animent soudain et revivent par sa voix.

Et dans ses chansons, on se retrouve face à soi-même, réhabilité c’est vrai avec ses doutes et ses tendresses, parfois ses colères face aux violences de la vie. Et on peut alors poser ses mots à soi, sans se fâcher, avec la musique en conciliation, passerelle, passage vers un demain encore à construire. Et les années qui passent ne pèsent plus, elles deviennent de « bonne compagnie ».

C’est la première fois que je retrouvais Anne Sylvestre dans une petite salle et c’était un vrai bonheur. Festival de mots et de musique mêlée…

Le cadre était chaleureux. Les angelots dorés suspendus dans le vide faisaient un peu rétro, mais après tout ils ont eu le mérite de veiller sur nous pour que tout se passe bien.

Sur scène, un piano et un vrai fauteuil en rotin qui avait vraiment vécu ! Patiné pour avoir servi sans être vieux au sens moche du terme. Bref, un fauteuil comme on les aime au coin du feu, qui raconte une histoire et a été bien traité !

La salle était pleine et les gens accueillants. On était bien chez vous… J’y suis venue naturellement.

Je ne m’y étais plus arrêtée depuis un jour de 1973.

Sans doute parce que c’est là, au troquet du coin, à un rendez vous entre motards, que Claire, ma petite sœur a pris son dernier café… avant de s’en aller mourir à un carrefour un peu plus loin, en reconduisant une copine. 

Elle avait 17 ans,  et nous étions aussi en avril.

Drôle de coïncidence d’avoir retrouvé une ligne de vie, à Janvry, un samedi soir  d’avril.