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Evry un No man’s land … Vu dans “le Parisien” Ou les propos d’une Marianne

Waouh !  Une honte de dire ou de relayer de tels propos sur la sollicitation de pseudos intellos, soit disant cerveaux labellisés,  qui de toute façon n’habiteront jamais Evry.

Allez, laissez moi rire, vous les voyez emménager dans les nouvelles cages à poules construites grâce à l’imagination d’un grand architecte texan ? … Même si c’est juste en face  de la gare de Courcouronnes.  Si  de tels immeubles avaient été construits au début de la ville nouvelle on aurait crié au scandale … et  hurlé à l’entassement des populations rejetées par Paris et  sa petite couronne …

Le seul intérêt de tels bâtiments, c’est que leurs occupants, presque uniquement en tendant le bras, pourront se passer le sel d’un immeuble à l’autre et ce à proximité d’une gare dont le temps de trajet pour se rendre à Paris s’est allongé de 8 minutes par rapport à sa date d’inauguration au début des années 70.

Oui, je sais de qui vous parlez et de quelles catégories vous vous faites le porte parole, vous nos chers penseurs élus : Mais rassurez vous, ces revendicateurs cervelés, je les ai rencontrés dans ma vie d’élue avant vous, notamment sur les questions de “rythme de vie”. Ils m’expliquaient alors que la gare du bras de fer, à 250 mètres de leur lieu de travail,  n’était pas à la hauteur de leurs espérances et que le passage des Dardanelles, sous la nationales 7 … bien qu’emprunté  par un grand nombre de travailleurs, éco citoyens avant l’âge !, travaillant à Paris ou en banlieue, et par  des habitants du quartier accompagnant leurs enfants au “Temps des cerises” ou  vers le parc des coquibus, en zone entièrement piétonne, avec un site propre pour bus, n’était pas fréquentable pour eux qui mettaient au service de la réputation d’Evry leur matière grise si précieuse. Mes interlocuteurs me renvoyaient alors en pleine figure une image de péquenaude habitant un territoire arriéré.

Avec des bureaux et laboratoires à quinze minutes tapantes à pieds du centre ville et du Centre commercial inter régional par des voies piétonnes ou cinq petites minutes en bus , ils niaient alors tout l’existant et le dynamisme de cette ville encore jeune en plein devenir mais pas du tout en déshérence et aussi vivante à midi que bien des quartiers de Paris

Et leurs revendications en places de crèches, restaurants d’entreprises, maisons et services de proximité était forte, mais bien sûr pas question d’implication financière ni d’investissement quelconque sur le plan local en contrepartie, sauf pour nous expliquer la chance que nous avions de les voir passer ici dans le cadre de réunions ou de “cafés du gène” bien orchestrés !!!

Ainsi, une charmante dame aux accents bon chic bon genre et d’un parisianisme caricatural, style “la parisienne” de Marie paule Bell, m’avait expliqué en long en large et en travers qu’elle n’avait pas l’intention d’habiter à Evry où il y avait peu de gens intéressants mais qu’elle ne comprenait pas pourquoi je n’accueillais pas ses enfants en crèche sur Evry, me prêtant alors un manque de bon sens et m’accusant de sectarisme invétéré.

Je lui avais alors expliqué posément, mettant un couvercle sur ce que je ressentais comme une insulte à l’égard de mes concitoyens évryens et de moi même, le coût de revient d’une place en crèche, (le reste à charge de la ville à l’époque était en moyenne de plus de 10 000 francs par an et par enfant pour les crèches collectives), et fait part des refus essuyés alors lors de démarches répétées par mes services  auprès du Génopole et de Carrefour France sollicités à participer au financement de places en crèches comme le faisaient à l’époque certains établissements hospitaliers … ce qui nous permettait d’accueillir des enfants du personnel  de l’APHP sans sanctionner nos concitoyens et ce avec l’accord de nos partenaires institutionnels.

Aussi aujourd’hui, même si on ne peut que se réjouir de certains changements d’attitude et d’évolutions toujours positives, il serait bon de le faire sans renier le passé et de recentrer un peu le débat dans un rapport “gagnant gagnant” (c’est à la mode). Car il est grand temps de repenser l’avenir pour ceux qui y vivent et ne font pas que passer un temps de leur “carrière” et de reprendre à bras le corps  la place du Bien Etre des Habitants dans l’évolution du bâti et des infrastructures en lien avec une vraie vie de quartier et d’écouter  aussi, sur l’ensemble de la ville, ceux “de la classe dite moyenne”qui y vivent et la font vivre en s’y étant implantés durablement avec leurs familles …   Pour qu’ils ne découvrent plus les changements qui les concernent au détour d’un article de presse locale dénaturant l’image d’un de leurs quartiers.

Et je crains qu’à Evry, certains propos colportés à tous vents, sans pondération, en même temps que l’annonce d’un énième projet de réaménagement n’ait qu’un seul but : Mettre en vitrine (n’est ce pas le but recherché en répondant à cette presse locale ?) des paroles d’élus et d’aménageurs qui se servent  de cette ville comme d’un tremplin à quelques enjambées des dites grandes Assemblées   ou qui ne rêvent que d’agrandir leur pré carré  politique tout en satisfaisant leur ego …  Et ce sont les mêmes, qui causent le plus et qui ont un maximum d’ambitions proclamées pour l’amélioration supposée de nos quartiers,  qui n’habitent ni la ville ni l’Agglo, ou y ont une adresse “de carrière” sans partager pour autant le quotidien de ceux qui y vivent.

Ceux qui y vivent vraiment … Ces derniers des mohicans, un peu parqués dans leurs réserves associatives et militantes, surveillés de près par des agents ou élus municipaux en mal d’avancement ou en attente de lendemains prestigieux, sont catastrophés du devenir d’Evry et de la manière dont leurs voies, voix… sont utilisées au profit d’images, de mots et de gagne terrain politique, et ce au détriment de la qualité de vie et des services offerts aux habitants, du tissu associatif, des structures industrielles et commerciales qui se sont dégradées au coeur de certains quartiers de  notre ex Ville Nouvelle …

Et oui ,quoi que vous en disiez, urbanistes de passage et élus renouvelés, malgré des opérations plus ou moins d’envergure mais programmées dans le désordre, trop tardivement ou imaginées à la hâte pour  plaire au chaland qui passe ou obtenir le maximum de financements sans aucune projection sur l’avenir ou le mieux vivre ENSEMBLE ici et enfin maintenant, vous avez un peu trop vite hypothéqué l’avenir de nos vies en balayant à la fois nos constats et notre expérience de terrain.

Et pendant ce temps, au niveau du bâti existant, même dans l’ancien village si recherché et bien relié au poumon nouveau de la nouvelle ville, de belles demeures ne se vendent plus. C’est peut être à cause des impôts locaux et des taxes d’habitation … bien plus chères que place des Vosges ou au Champ de Mars ??? … Mais pas seulement et vous le savez bien. Alors ça suffit ! Arrêtez de dire que tout ce qui ne va pas est de la faute de l’Etat … Surtout quand d’aucun ici et non là bas depuis douze ans brigue une des premières places en tête d’affiche de la Nation. Ecoutez nous, parlez avec nous, entendez ce qu’on vous dit …

Méfiez vous de vous mêmes et des charmeurs investisseurs aux promesses sans lendemains (combien de bâtiments démolis comme un grand garage Peugeot au Bras de fer dynamité pour faire place à une Caisse d’Epargne, rien que dans le quartier où vous semblez déplorer un manque d’infrastructures de qualité … Alors, évitez de faire votre miel des seuls raconti en forme d’exigences revendicatives brandis par les derniers venus; car à force de la brader pour soit disant mieux la “vendre” Evry pourrait bien devenir un lieu de tous les dangers, une terre de gauche à conquérir … comme Meaux en son temps  par exemple ?

Ecoutez tous les habitants, pas seulement vos obligés, il n’est peut être pas trop tard.

Ils savent causer vous savez, jeunes ou moins … y en a même des, bien modestes dans leur coin qui ont de sacrés bagages dans leur mallette,  un cerveau en état de marche, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, une bouche pour dire, le coeur et un souhait de lendemains sans désanchantement … Et encore quelques lieux pour se réunir et échanger sans entraves et sans être carricaturés et catalogués !!! …

Et au fait, avant de finir de causer, récemment, combien de sièges sociaux prestigieux pour l’image de la ville ont encore quitté Evry. Est ce la faute aux kébabs ? Chut … Pourtant avec le socialisme nouveau sur la ville arrivé en 2001, tout devait changer … Pas si simple Manuel.

” Il  nous faut regarder ce qu’il y a de beau”… Avec cet air de Jacques Brel que je vous invite à ré écouter et malgré tous ces méchants mots sur notre soit disant “no man’s land”, moi la parisienne avec de vrais ancêtres parisiens j’avais choisi avec ma famille, sans calcul politique, mais le coeur à gauche, de vivre Evry … J’y suis encore, pour combien  de temps ?

Je vous souhaite quand même une bonne journée.

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