Les mots à ne plus dire pour que la politique à Evry et ailleurs ne soit plus un jouet
Dites moi comment vous parlez de la politique, je vous dirai qui vous êtes.
“On ne joue pas dans la même cour”.”les règles du jeu ont changé”… “ma ville”. Ils ou elles sont bien nombreux à causer comme ça !
Mais avec qui joue t on ? C’est comme cela qu’il ou elle parle de moi ?
Je me sens soudain transformée en fourmi regardée au microscope. Et qui m’observe ainsi ? Je suis leur prisonnière, une sans droit et sans voix. (pourtant ils ont bien récupéré la mienne il y a peu ?) Et pourtant je vous vaux bien.
Je me sens d’un seul coup minuscule (même si je ne suis pas de grande taille mais quand même … je dois être à la hauteur de Sarko … pour éviter des référentiels plus locaux), prise au piège du faisceau lumineux d’un télescope géant orienté par des politiques qui nous observent de loin, comme si nous risquions de les contaminer. Et alors la ville, le canton, la région où nous vivons devient la leur à eux seuls, en exclusivité et pleine propriété nous tranformant en vassaux animés comme dans les enluminures des “très riches heures du Duc de Berry”.
Mais comment prendre au sérieux ce vocabulaire emprunté à l’école de notre enfance et resservi avec tant de désinvolture …
Comment croire qu’avec de tels mots dans la tête ils entendent les préoccupations de ceux qui les ont élus. Comment être certains qu’ils ont écouté et entendu quand ils parlent ainsi de la vie de leurs concitoyens, avec leurs soucis et leurs attentes, quand ils évoquent les besoins de nos régions, à coups de clichés télévisuels, de livres truffés de “copiés collés” ou de débats arrangés pour peupler les longues soirées des sans emplois qui espèrent encore ou des papis et mamies trop fauchés pour aller au ciné. Et là on nous présente des séquences de la vie politique façon Koh Lenta pour satisfaire les indices d’audimat, avec dans le public des obligés et Dir Cab en embuscade.
les élections sont traitées comme les oscars et les campagnes électorales transformées bien souvent en shows médiatiques avec lendemains qui déchantent quand on gratte un peu dans les coulisses.
Des réunions élyséennes, on nous montre les ors et les fastes, et la “grande cour de récré de Matignon où les chauffeurs attendent … Quand y aura t il une petite place pour des observateurs témoins ?.
on parle aussi de théatre des opérations, en Afganistan … Et pourtant, on y meurt pour de vrai. A la guerre comme à la guerre.
Mais aujourd’hui la seule guerre qui vaille est celle des egos, avec mise en scène permanente attisée, relayée et délayée à souhait par les médias.�
De temps en temps, ceux et celles dont je parle, et ils ne sont pas tous classifiés à droite hélas ! ce serait trop rassurant s’il en était ainsi, font semblant d’être un peu sérieux en nous parlant des Caisses vides pour les retraites, de la tempête boursière, des difficultés de leurs concitoyens … Quelques mots banals et sans fond, lancés pour faire taire les enfants pas sages dans les rangs. Mais peut il en être autrement quand ils se contentent de synthèses vite lues en forme de post it ressortables en cas d’interviews ?
Un peu plus prolixes pour parler du chômage des jeunes en ce moment… C’est vrai qu’on est au mois de mai … Il ne faudrait pas qu’il leur prenne l’idée de se révolter, ces jeunes.
Alors on dit qu’on les aime et Cohn Bendit ressort pour nous expliquer que mai 68 était une oeuvre unique, mais que “les temps ont changé” et que les jeunes d’aujourd’hui ne pourraient faire que moins bien que lui … alors pas la peine d’essayer.
”Le monde a changé” Tiens, tiens ? C’est pas vrai, heureusement qu’on me le dit, je ne m’en étais pas aperçue. Et grace à ces politiques “penseurs” en herbe qui nous le déclament et l’écrivent … Je sais que le temps n’est plus aux rêves (pour nous).
Mais attention, un jour viendra, je le sens où nous serons fatigués de vos palabres sans fond et refuserons en bloc cet anesthésiant médiatique qui gaspille et émiette nos vies et ne rapporte que du superficiel.
Il y a trop de chose graves et difficiles en ce moment qui nous conduisent à revenir sans faste mais avec énergie et sans sinistrose à nos fondamentaux “sociétaux”,
Ce qui nous permettra, je le souhaite d’accompagner ces élus à prendre le temps de remettre les pieds dans le “réel” pour le bien et l’intérêt de tous. Mais aussi je vous assure nous vous ferons découvrir des choses joyeuses et des victoires dans le quotidien de nos vies, même s’il y a longtemps que nous ne jouons plus dans la Cour de récré.
Et cela pas seulement à Evry, à Paris, Neuilly ou ailleurs, un peu aussi hors de nos frontières, en Italie, en Flandre et plus loin … là où je vis, où sont mes amis, ma famille, ou mes rêves !
Et je vous en supplie, ce n’est pas la peine de nous abreuver avec les feuilletons de vos vies ou de nous voiler la face avec un nuage de fumée venant d’Islande ou le débat sur la burqa, toute notre économie est en train de trembler, les vrais boulots de disparaitre, les Caisses de retraites de se vider, l’agriculture familiale de mourir…
Alors qui va siffler la fin de la récré : Vous avez assez joué pour certains dans la Cour des soit disant “grands” à mettre en scène vos vies, c’est vrai que d’autres vous ont donné l’exemple dans les décennies précédentes, mais maintenant faites vraiment votre boulot, joignez vous aux inlassables qui n’ont jamais cessé, remontez vos manches avec nous, vous tous nos représentants des grandes et plus petites assemblées.
Et croyez moi, nous ne sommes pas de trop pour vous accompagner dans la réflexion et dans le savoir être, savoir faire.
Vous avez bien besoin de nous tous, aussi artisans de ce monde en plein chamboulement, ”pour changer la vie” et peut être, au besoin vous guider à changer votre regard et réorienter vos lignes de vie pour un monde plus juste et plus solidaire ? Ici et maintenant.
Regardez un peu autour de vous. Le monde ne change pas que pour les autres, il y a à voir et à apprendre dans la Cour de vos électeurs.
“Plus belle la vie” ne doit plus être un feuilleton mais un objectif politique pour demain.
Attelez vous y dès aujourd’hui. Et comme qui trop embrasse mal étreint, c’est une bonne idée au PS de revenir au mandat unique et réviser enfin notre constitution pour en finir avec une conception du régime présidentiel qui fait tourner la tête d’un grand nombre au détriment de l’Essentiel.
Je vous souhaite une bonne journée.