Pour ou contre le port du voile intégral dans les lieux publics
Comme pour le débat sur le sentiment d’appartenance à la nation française… la question est bien mal posée et les réponses en terme de lois bien mal adaptées.
En effet, pour avoir vécu deux ans dans un quartier populaire de l’Algérie post coloniale en recherche d’identité nationale !, et après y avoir vu et partagé avec mes voisines algériennes les dégats causés par la montée de l’islamisme … avec comme comme seul viatique identitaire la relégation de la femme cachée derrière un rideau opaque dans sa maison et ne sortant que la nuit tombée toute voilée,
je ne peux que me sentir agressée et désavouée dans mon combat pour la liberté de la femme en croisant des jeunes dans un tel accoutrement… Car ce sont des jeunes en tout cas, celles que je vois à Evry qui portent la burqa.
Maintenant, en rajouter une couche par une loi sans punir leurs maris ou leurs pères ou je ne sais quels prêcheurs, bref tous ceux ..; et mêmes celles qui ont laissé faire ou qui de façon affirmée ou implicite les ont poussées à cela …
C’est déclencher une guerre de prêches dans les mosquées entre mecs, et, dans la rue des croisades d’une autre époque qu’on a connues avec les soutanes ou les soeurs à cornettes (j’en avais une dans ma famille et cette tante était bien plus libérale que mon père !!! qui avait une tenue des plus classiques), avec des procès d’intentions à n’en plus finir et sans grande signification ou sans secours pour plus de liberté pour les femmes …
Car le droit à la liberté individuelle ne se décrète pas uniquement et les lois ne suffisent pas à donner de l’air. La liberté se conquiert et se gagne et c’est le lot de tous d’y être attentif, pour que chacune de ces femmes puisse progresser et comprendre la chance de vivre libre dans un pays laïque où l’on peut montrer son visage.
Vivre à visage découvert sans crainte et partager des valeurs communes dans la tolérance et le respect des différences d’opinions et de croyance sans prosélytisme .
Et en attendant, avec une loi, on risque de perdre la partie de la tolérance et du mieux vivre ensemble car :
Celles qui pensent être dans leur bon droit continueront avec plus de force à braver l’interdit au nom de Dieu !!! et celles qui n’auront pas envie de payer une amende ou d’être insultées ne sortiront plus du tout … On aura tout gagné !
Quant à celles qui consciemment par désobéissance se découvriront en invoquant la loi comme protection, elles seront libres dehors, mais punies par leurs maris dans le huit clos de leur intérieur… Comme je l’ai vu faire en Algérie dans ma rue bien populaire d’un quartier d’Alger ! elles seront au mieux interdites de sorties …
Alors ? Stigmatiser ces errements aussi navrants que les coiffures punk ou les percings à outrance alors que là il existe déjà des lois à appliquer… qui garantissent la liberté de chacun et surtout de chacune, mais qui ne sont pas appliquées, c’est faire causer sans vraiment agir sur les causes de ce mal être manifeste ou de cette souffrance masquée.
Par contre si légiférer pour empêcher ces “travestitures” me parait inadapté je pense avec force, comme Arnault Montebourg, qu’il faut rester ferme, et le code du travail le permet, pour sanctionner des tenues avec signes identitaires non républicains dans la fonction publique et dans tous les métiers en contact avec un public.
Là il faut être intransigeant et interdire le port de la burqa dans l’exercice de fonctions républicaines au sens large du terme.
Mais, pour le reste c’est un autre combat qu’il faut mener d’abord auprès des maris, des pères et aussi de ces politiques de droite comme de gauche qui cultivent la démagogie au nom du respect d’autrui mais se défilent derrière une pseudo loi quand ils n’ont pas le courage de dire ce qu’ils pensent et ce qui est essentiel pour un mieux vivre ensemble dans le respect d’autrui et la reconnaissance des valeurs de chacun.
C’est eux, ces politicards de salon qui se mettent un voile devant les yeux quand ils ne travaillent pas à lutter contre la désespérance de toutes ces jeunes de nos villes et campagnes qui se réfugient dans une pseudo religion, car Dieu, s’il existe, ne peut pas avoir demandé de vivre à ce point hors de son temps.
Enfin je suis navrée que des Politiques de gauche crient si malencontreusement fort et emboitent le pas d’une UMP en quête d’électeurs à l’ombre des élections régionales sans trop savoir de quoi ils causent et déclenchent des torrents de réactions dans nos villes pour faire causer, n’est ce pas Manuel Valls ?.
Dommage, c’est court un article de blog pour évoquer ce problème, car je suis intarissable sur ce sujet et sur la condition des femmes algériennes … dans les années Houari Boumédiene.
En ce temps là, il n’ y en avait que pour les mecs, avec des files pour femmes dans les “Galeries Algériennes de la pénurie” avec la montée de l’islamisme et une natalité galopante. Et les lois d’alors n’ont fait qu’assombrir le paysage en divisant pour mieux instaurer un pouvoir castrateur et qui au nom de Dieu a déferlé dans les campagnes en tuant et massacrant avec la protection ou le silence des autorités.
Mais il parait que ça a beaucoup changé ?
Je vous souhaite une bonne journée et les meilleures fêtes possibles. Il fait toujours beau quelque part dans le coin d’un coeur ami.�