define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » Archive du blog » Le chômage des “petits”et les salaires de la démesure…il n’y a pas que les patrons

Le chômage des “petits”et les salaires de la démesure…il n’y a pas que les patrons

Encore ce soir on a causé de ça avec Arlette Chabot… les salaires des patrons, les primes et tout et tout. Alors que la crise est là avec les emplois qui dégringolent chaque jour un peu plus… Mais pas un sur le plateau pour parler des revenus des chanteurs, des acteurs, des présentateurs de télé… et des revenus de certains de nos politiques bien aimés pas plus que des animateurs, débatteurs et journalistes qui interrogent tout ce beau monde.

Sur le fond, les syndicalistes ont eu raison de nous interpeller car “l’heure est grave” et les prévisions de 800 000 chômeurs de plus d’ici la fin de l’année, cela fait froid dans le dos.

A 18 ans, alors qu’il n’y avait que 200 000 chômeurs, même pas en France… j’ai mis, sans pistons ni aide, mais en me démenant, plus de 3 mois pour décrocher un contrat de travail… après avoir fait une cinquantaine de demandes d’emploi. et écumé toute les zônes industrielles de Massy et Palaiseau. Je n’ose pas imaginer les problèmes à venir pour les jeunes qui vont sortir en juin de formation, ni de devenir pour ceux dont l’entreprise est en train de se casser la figure.

Et puis, il y a tous les plus de 40, 50 ans auxquels on dit qu’ils sont trop vieux pour rebondir sans formation adaptée et qu’on va occuper à des stages… en espérant que la “crise” passe, et ces couples qui travaillent ensemble, salariés  dans  la même entreprise depuis 20 ou 30 ans, et la “boite”qui brusquement ferme ou délocalise. Que d’angoisses en perspectives, de drames et d’histoires de famille que l’on croyait révolues.

Certes, la France n’est pas la seule touchée et problème est devenu mondial. Et on ne peut plus traiter le problème que d’un seul côté de la lorgnette.

Toutefois, ici on ne peut que constater les effets dévastateurs d’une politique gouvernementale qui a aggravé la crise en privant l’état et les collectivités de recettes qui lui font maintenant défaut… A commencer par ce fameux bouclier fiscal et en continuant avec la suppression des côtisations sur les heures supplémentaires. Et puis, il y a ce qui nous revient aussi en boomerang aujourd’hui; ce sont d’autres “mesures-erreurs “prises il y a plus longtemps, mais oui c’était déjà la droite souvenez vous, qui avait cru bon de supprimer et non péréniser le dispositif pourtant prometteur des emplois jeunes et les mesures pour favoriser l’emploi des plus de 50 ans… quand la crise n’était pas là.

On peut maintenant avoir le regard braqué sur la sécurité… ça rassure le peuple. Mais attention, danger… quand on oppose sécurité et insécurité sociale et que s’amorce comme aujourd’hui dans le cadre de “révoltes d’ouvriers désespérés” le cycle infernal “révolte, répression”s’enclenche et nul ne sait comment cela se termine. 

Doit on réglementer la misère et réprimer tout débordement ?… Que vaut la limite du droit face à la désespérance si on ne peut ou ne sait éradiquer les causes en rendant à chacun un minimum admissible de sécurité matérielle et l’espoir de jours meilleurs ? Eradiquer la misère passe inévitablement par un renforcement de la cohésion sociale, en créant un vrai dispositif de revalorisation des systèmes de protection et cohésion sociale et en redonnat du pouvoir aux acteurs économiques et sociaux, c’était une des clés du rapport beveridge. C’est vrai qu’on était en 1942, c’était la guerre… mais les anglais ont pris les devants et nous nous en sommes largement inspirés à la libération en jetant les bases de notre système de protection sociale encore en vigueur, allié à un plan de reconstruction et de relance économique.

Renforcer la cohésion sociale ce ne sont pas les caméras de surveillance à chaque coin de rue… c’est ne plus en avoir besoin quand l’éducation populaire est à l’oeuvre dans chaque quartier et chaque foyer. Aussi, n’attendons pas  en France une prochaine guerre, une grêve générale ou pire encore des émeutes pour agir, la “guerre des emplois est déjà là. Soyons imaginatifs et créatifs en restant ou retrouvant les chemins de la solidarité et…agissons.

Il est temps de retrouver le chemin de la raison pour le gouvernement en faisant marche arrière sur certains cadeaux fiscaux contre productifs, avec un peu plus de raison et de transparence sur certaines enveloppes salariales, sans empêcher qui le veut et en a la capacité d’entreprendre.

Si cette crise pouvait nous permettre de remettre les pendules à l’heure de l’égalité des chances et faire redémarrerl’ascenseur social nous pourrions dire demain en regardant dans le rétroviseur qu’elle a été salutaire. Mais l’ascenseur, il est actuellement bien bloqué à l’entresol des minimums sociaux peu enviables et du mal vivre pour nombre de jeunes aujourd’hui. Quant aux femmes, souvent les mères de ces jeunes, à l’autre bout de la chaîne du travail , elles se retrouvent seules et sans retraite décente parcequ’elles ont cru bien faire d’élever leurs enfants plutôt que d’aller travailler à l’extérieur.

Oui, je pense à vous souvent,  que j’ai croisées en tant qu’élue et vous qui me parlez aujourd’hui de vos problèmes , sans vous plaindre quand vous devez  louer une partie de votre maison pour pouvoir y rester ou vous qui donnez des cours ou faites des ménages ou des gardes d’enfanfs à près de 70 ans !

C’est vrai, je suis tristoune  ce soir, pourtant il a fait un temps superbe aujourdhui et les pivoines sont prêtes à fleurir au jardin alors que les tulipes explosent de couleurs et de formes dans tous les coins… Demain, peut être je vous parlerai aussi de cette très belle exposition du Sénat sur Fra Filippo Lippi, vue cet après midi, un de mes peintres préférés découvert à Florence, je vous dirai pourquoi. C’est un beau souvenir de jeunesse !

Laisser un commentaire