define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » Archive du blog » « Balance ta porcelette »

« Balance ta porcelette »

Impression désagréable de l’image de « vieille » dépersonnalisée qu’une jeune femme m’a renvoyée hier dans le métro parisien après un échange avec un voyageur qui avait la “velléité” de s’assoir à la place qu’occupait partiellement mon sac à main alors que le tiers du compartiment était vide.
Récit :
Après avoir enlevé mon sac qu’il regardait intensément sans autre formalisme… j’ai positionné l’objet intrus près de mon voisin d’en face sur une autre banquette libre car j’avais déjà mon sac à dos avec ordinateur sur les genoux … Et le velléitaire « à l’air un peu j’ai l’droit » s’est assis… Comme il en avait légitimement le droit, « certo » ! Devant son silence, ni merci ni bonjour (ni oui ni merde ais je plutôt pensé), Je lui ai demandé pourquoi il voulait cette place alors que plein d’autres étaient libres dans le compartiment… (une simple curiosité). Ce à quoi il a répondu qu’il voulait être dans le sens de la marche « comme moi » … à quoi j’ai répliqué (enchainement fatal !) « Oui, mais il y a plein d’autres places dans le sens de la marche » … Alors le voisin d’en face m’a gentiment dit … « vous avez tort… car il y avait votre sac » … « Certo » … J’ai pensé sur l’instant ??? Mais tort de quoi puisque je l’ai laissé s’assoir…
Et à ce moment-là mon « dégommeur » de sac s’est déplacé à une place voisine qui venait de se libérer en face d’une jeune femme… laquelle a assorti ce déplacement à l’adresse de mon ex voisin : « c’est triste de vieillir » … Et ils se sont mis joyeusement à se foutre de moi.
En fait, si j’ai posé cette question c’est simplement parce que ce monsieur s’est contenté » d’affirmer un droit…général que je ne contestais aucunement celui d’avoir une place assise tenue par un sac ! C’est un droit légitime …si ce n’est qu’en l’occurrence un bon tiers de la rame comportait des places vides sans sac. Et c’est vrai que j’ai perçu son attitude comme quelque peu méprisante et « moralisatrice » sans un regard autre que pour le sac… « du genre j’ai le droit ». Après un périple matinal éprouvant cela m’a titillée. Mais voilà, si on récolte ce que l’on sème… je n’ai sans doute pas eu le bon ton au bon moment… pour le lui dire… Mais, quoi lui raconter… à ce parisien frétillant d’assurance très bien et détendu…A l’allure sportive et décontractée “bien en marche”… Mais là j’exagère et aggrave mon cas”! Bref lui dire que …
Je venais de passer déjà deux heures à courir d’abord vers la seule gare ouverte d’Évry pour « attraper » un RER D bondé, ensuite me casser le nez après une séance de couloir vers la ligne de métro 1 fermée sans annonce gare de Lyon en raison de l’affluence… Ce qui m’a valu en revenant sur mes pas de prendre le RER A jusqu’à Châtelet les Halles … pour rejoindre ensuite par un festival de tapis roulants en 8mn chrono le départ de la ligne 7 pour me rendre ensuite à « Pyrénées » et à pieds avenue Bolivar pour une réunion syndicale de retraités ! à laquelle je suis arrivée à 11h au lieu de 9h30… Et sachant que cette ligne 7, dernière étape avant marche finale de mon périple… n’est pas saturée à cette heure-là, je m’étais un peu “étendue” … en mettant mon sac à main à ma gauche et en sortant mon bouquin en cours. Aussi quand ce monsieur est arrivé, trouble fête de ce semblant de confort éphémère, j’ai levé le nez et déplacé mon sac… Oui j’aurais pu en rester là… si un brin convivial avait accompagné la démarche, et cela m’aurait sans doute évité la réflexion et les ricanements appuyés de cette jeune femme …
Mais aujourd’hui je vous dis, merci madame, je nous souhaite une très longue vie, j’étais ravie du compliment… qui trotte encore dans ma tête ce matin… et me fais dire que le sexisme n’est pas seulement un problème de sexe mais aussi une question d’âge…
Aussi aujourd’hui je vous balance ma porcelette et prends quand même rendez-vous chez le coiffeur !
Épilogue…
Le soir dans le premier RER D accessible vers le sud pour rentrer à Évry, j’ai raconté mon aventure à trois femmes de générations différentes et nous avons sans sélection d’âge et d’origine échangé en toute convivialité bien au delà en nous souhaitant un bon weekend … j’étais redevenue une Humaine comme les autres…Vive la banlieue !

Laisser un commentaire