Attaque israélienne sur les bateaux de free Gaza
Aujourd’hui, les victimes des attaques israéliennes, ce sont les accompagnateurs de cahiers d’écoliers, de vivres, de graines pour faire renaître les cultures, des maisons préfabriquées, des fauteuils roulants, un peu de ciment pour réparer vos dégats … Ces internationaux pacifistes venus apporter par la mer ces biens qui ne peuvent entrer par terre comme par air du fait du blocus. Ces bateaux avec leurs occupants qui vous rappellent simplement vos devoirs et osent remuer vos consciences et les notres ?
Mais pour qui vous prenez vous et que cherchez vous, vous le gouvernement israélien ?
Une guerre frontale avec le hamas, c’est ce que vous chercher, une division des palestiniens pour montrer que vous avez raison et que vous êtes attaqués ?
Non. ça ne marche plus et ça ne marchera plus. Et, au bout du bout s’il y avait une guerre vous n’en sortirez pas indemnes, et plus divisés et plus isolés que jamais. Qui osera encore après ce qui vient de se passer marcher avec vous qui vous dites héritiers de l’Exodus ?.
Je pense à ces victimes de l’aube, et je suis profondément peinée, scandalisée, heurtée aussi, car maintenant vous n’hésitez pas à tirer sur des militants internationaux qui n’ont pour arme que leur liberté de conscience et la force de leur engagement et du droit pour lutter avec calme et détermination contre vos mauvaises consciences embrumées, endormies et bercées par des écrans d’armes de plus en plus sophistiquées et contre les surenchères des politiciens au pouvoir ”fanatisés” et aveuglés par des objectifs d’occupations illégales et de conquêtes territoriales sans fins … Au mépris de tout droit international et malgré toutes les condamnations de l’ONU et autres instances internationales quotidiennement baffouées.
Il est plus que temps maintenant que nos hommes et femmes politiques français se mouillent un peu et aient le courage de regarder la réalité en face.
Comme à Haïti, à Gaza les gens sont sans travail, sans essence, sans gaz, sans électricité le plus souvent et sans eau, avec des pénuries de nourriture. Ils vivent aussi dans des tentes de fortune grace à l’aide, mais là conditionnée et limitée par Israël, et ne peuvent reconstruire … Et à Gaza ce n’est pas un tremblement de terre, mais “un tremblement de cerveaux incontrolables” avec des armes sohistiquées, qui a provoqué cette misère à tous les niveaux et tué. Des faits délibérés , surfant sur une opinion internationale divisée et en Europe faussement culpabilisée par des rapprochements sans fondement avec les problèmes d’antisémitisme encore latents (mais lire à ce sujet Régis Debray “Aun ami israélien”).
Par ailleurs s’il y a depuis la mer des opérations comme “free Gaza” c’est que, contrairement à Haïti, à Gaza, il n’ y a même plus d’aéroport pour acheminer l’aide d’urgence.
Il avait bien été construit par le Maroc grâce à des fonds européens après Oslo, mais pilonné par les israéliens dès son achèvement sans susciter réactions ni exigences de la communauté internationale . Et lors de la dernière invasion sur Gaza, des ornières sur les pistes se sont surajoutées ou accentuées pour le rendre bien inutilisable et irréparable pour des lustres et impropre à toute utilisation.
Je suis allée à Gaza en 2007, j’ai écrit à ce moment un petit texte sur les femmes que j’avais rencontrées et dont le souvenir ne me quitte plus depuis.
Après janvier 2008, j’ai accueilli pendant quelque temps à la maison une famille palestinienne “réfugiée” de Gaza depuis la dernière attaque … Avec un papa, qui tous les matins regardait sur internet son rêve perdu, de voir ses enfants grandir dans une maison qu’il avait faite construire avec un jardin plein d’agrumes qu’il ne pourrait plus cueillir, sur un territoire libre, son Pays et se “vengeait” en entretenant mon propre jardin. J’y pensais encore hier en regardant éclore mes roses ou mes pivoines et lui ai même envoyé un message là bas où il soigne et répare des corps meurtris quelque part au Moyen Orient.
Grace à son métier et sa double nationalité il a pu retrouver un point de chute avec sa famille. Mais peu ont eu cette chance de pouvoir partir, et quand pourront ils retrouver cette terre de Palestine ? Leur Pays.
Plus récemment à L’Université D’Evry Val d’Essonne, j’ai organisé pour avec une amie pour ”Evry Palestine” et avec le soutien d’Universitaires, une exposition conférence avec un artiste peintre palestinien de Gaza qui résidait alors à la Cité des arts de Paris. Lui, vient de retourner à Gaza auprès des siens, sa femmes et leurs trois enfants… Et pour continuer, car cela lui parait essentiel en ces temps de blocus, à enseigner l’Art à l’Université d’Al Aqsa, cette grande arme si pacifique qu’est la Culture. Les palestineiens de Gaza pour la plupart ont soif de culture autant que de liberté ! Pas de guerre !
J’ai longuement échangé avec lui sur ce qu’il a vécu avec sa famille, les dégats dans sa maison .. Sur ce qu’il a vu de misère et de mort, de haine et de cynisme aussi de la part des israéliens lors de l’attaque, dépasse l’entendement … de même que les vexations lors des passages à l’aller comme au retour à Gaza, même avec des appuis d’Officiels du Centre culturel français notamment. Mais aussi le pardon à fleur de peau “on a tellement d’histoire commune”.
Je vous conseille une de ses vidéos sur son sentiment de vie à Gaza aujourd’hui. Poignante, elle ne dure que quelques minutes, mais nous fait tout comprendre et ressentir de l’enfermement à Gaza.
Et puis je pense à ce que doivent penser aujourd’hui tous mes amis qui connaissent Gaza, y sont allés en mission et qui mettent forcément des noms et des visages sur des histoires en mémoire.
Notamment ceux de la délégation du Conseil général de l’Essonne, qui ont pu entrer plusieurs jours à Gaza en automne 2009… et n’en sont pas revenus indemnes. Bien des présupposés, des préjugés tombent quand on voit …
Avec leurs deux accompagnateurs d’Evry Palestine, dont mon mari, ils n’ont pas fini de témoigner depuis leur retour.
Mais les témoignages, les films, les images, les sons, les chants, les manifs comme celle de l’autre soir place de la République contre la venue de Nétanyahou , tout ce buzz, pas assez fort sans doute, ça n’a pas suffit à faire bouger les lignes et l’autisme de certains.
Alors, aujourd’hui réveillez vous !!! Il est plus que temps. Ce n’est plus l’appel du 18 juin, ce n’est pas l’armistice, mais c’est bientôt l’heure où certains vont être en droit de vous demander de quel côté êtiez vous ? Il va falloir choisir et dire qui vous soutenez … Car l’histoire garde en mémoire dans ces cas là ce qui à été dit, ce qui a été fait et par qui les changements sont advenus… Et ceux qui n’étaient pas au rendez vous.
Il est temps de vous réveiller, par exemple à Evry, ville jumelée avec un Camp de réfugiés de la bande de Gaza, pour que vous demandiez, oui vous et avec force, Manuel Valls, par exemple avec votre nouvel ami BHL, la convocation de l’ambassadeur d’Israël en France à l’Elysée chez Sarkozy et que vous déclariez enfin sans “sans mais y en a des qui sont pas gentils” (car je le sais, des pas gentils y en a partout, non ?) votre soutien à “Free Gaza” et aux enfermés de Gaza en demandant la fin du blocus.
BHL, lui a d’ailleurs fait pour votre info un petit pas de côté, il y a quelques jours, vis à vis d’Israël en signant un appel avec d’autres philosophes … contre la politique de colonisation israélienne. En ce qui concerne le PS au niveau national, pour ce qui est de l’entourage de Martine Aubry je n’ai pas d’inquiétudes … Elle doit déjà avoir réagi, ainsi que le Front de Gauche, le PC et les Verts, Artisans du Monde, le secours catholique et tous les syndicats, j’espère. A droite, je connais moins, mais je pense que ce qui se passe à Gaza dépasse de loin les clivages Gauche Droite … depuis déjà longtemps.
Quant à nous, moi et mes lecteurs, en citoyens responsables et le plus souvent militants, tous “gens de bonne volonté”, restons attentifs aux actions qui vont nous être proposées par le collectif et l’Association Evry Palestine (affiliée à “France Palestine Solidarité), que ce soit à Paris à Evry ou ailleurs, même à l’étranger, sans nous laisser entraîner par des mots d’ordre dangereux, des appels à la haine, car c’est la politique d’un Etat, pas des gens que nous dénonçons et sans nous faire aspirer par groupements communautaristes ou sectaires, ce qui risquerait de nuire à la cause que nous défendons.
Enfin, si vous n’avez pas encore bien pris la mesure de ce qui s’est passé à Gaza, si vous voulez mieux comprendre pour mieux agir, faites vous une toile ! Allez voir Aisheen, qui passe en ce moment. Le sous titre est : ”chroniques de Gaza”. C’est un documentaire tourné juste après l’attaque, du réalisateur Suisse, Nicolas Wamimoff qui passe dans plusieurs MK2 parisiens (et peut être ailleurs) . Vous comprendrez alors ce qui se vit encore à Gaza, l’urgence de l’aide et saurez pourquoi c’est maintenant une question de devoir de conscience qui dépasse la survie et l’humanitaire …
Pourquoi de nouveaux Morts, “ces étrangers et nos frères pourtant”, victimes en tête bien malgré eux d’une nouvelle affiche rouge de leur sang, pour rappeler à la face du monde les droits baffoués du peuple palestinien, pour nous rappeler Gaza et les gazaouis encore enfermés dans la plus grande prison de notre monde à ciel ouvert, sauf pour l’aviation armée israélienne et leurs drones sur terre et sur mer …
Je vous souhaite quand même une bonne journée et pour ceux qui croient en Dieu, ne faites pas que prier ! Agissez, mais pas seuls et pas n’importe comment.�