define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Le blog de Myriam Heilbronn » Archive du blog » Journée Maitron

Journée Maitron

Aujourd’hui une journée pour faire le point sur le Maitron, ce dictionnaire biographique de noms propres si particuliers…

Des grands noms c’est sûr, en ordre d’importance dans notre histoire sociale de ce siècle naissant et de celui juste avant.

Mais ne vous y trompez pas ce n’est pas un petit Larousse bis… C’est bien plus intéressant !

On y retrouve les noms de militants du 20 ème siècle, de la JOC, JAC, JEC, PSU,PS, MRP, centristes, communistes, des anciens scouts aussi,  des syndicalistes, des associatifs dans les MJC,des enseignants, ouvriers, intellos ou pas.

Pas des noms vraiment inconnus pour moi, passionnée de cette histoire sociale et militante en train de se faire. Depuis que je suis toute petite on en parlait à la maison du petit Paul (Paul Bacon qui après avoir été jociste a été ministre du Travail MRP) ou de Gégène Descamps (traduisez Eugène Descamps) ce grand syndicaliste ancien jociste père de la CFDT ou encore des pères fondateurs des Editions ouvrières ou bien du Père Guérin…Et bien d’autres issus de la JOC.

Oui, nombre de ces noms ont bercé mon enfance, ma jeunesse et font encore partie de ma vie pour l’avoir structurée et orientée. Ce sont les amis de mes parents, et aussi pour d’autres des figures rencontrées après lors de mes engagements plus perso, à la sécu, la CFDT, la JEC, JOC ou dans des Associations… Et plus tard un tout petit peu au PSU et puis au PS, certains morts trop jeunes. 

Dans ce recueil inachevé et toujours en mises à jours successives un fil les relie tous : Ce sont des militants, des vrais : militants sociaux et associatifs, engagés pour certains après dans la vie politique ou associative là où ils vivent d’abord, puis à d’autres niveaux… Certains sont devenus “célèbres” Et oui !

Mais quand ils se sont engagés et qu’ils ont agi ils n’ont pas eu l’idée de la grandeur de ce qu’ils faisaient mais ils ont contribué par leurs actions à changer le regard sur les plus modestes, sans dramaturgie mais avec Idéal celui du sens des autres.

Et leur générosité, leur capacité à être et à construire avec et non en solo pour flatter leur ego, a été telle qu’ils  ont tout fait avec grandeur…

 Ils ne seront pas tous dans le Maitron mais il faudra s’en souvenir quand même de ces gens modestes qui changent parfois le cours d’un instant et rendent la vie plus lumineuse et moins ordinaire. 

Ces gens qui se confondent dans la foule du quotidien de nos villes et de nos banlieues ”dits ordinaires”  et que l’on croise, et qui le temps d’un éclair sortent de l’anonymat parce qu’ils ont la capacité d’être généreux ou réactifs, ou simplement chaleureux ou spontanés quand d’autres restent de marbre, figés ou isolés, enfermés sur leur portable ou dans leurs soucis.

Il est si important de les re-connaître et de les faire sortir un peu de l’anonymat… Et d’en parler ne serait ce qu’une fois.

Comme ce petit monsieur de Grigny hier, lorsque je cherchais l’arrêt du 402 pour rejoindre Evry après une pagaille suite à l’arrêt du RER D. Je cherchais mon chemin et il m’a indiqué un premier bus à prendre jusqu’à Grigny. Et puis après en descendant de ce bus au sigle bizarre que j’avais pris à Juvisy… Le petit monsieur est revenu près de moi et a tenu à me montrer le chemin pour rejoindre l’arrêt du fameux 402 dans ce cadre complètement inhospitalier et en pleine nuit qu’est Grigny… Il a traversé la rue avec moi et on a un peu parlé de la vie là à la Grande Borne… Vous savez, là où il y a souvent des voitures qui brulent et jusqu’à 6 noms sur la boite aux lettres d’un F3… Un coin de banlieue  au double Z : ZUP, ZUS… Mais pas de Z comme Zorro pour redonner un peu de justice dans ce monde difficile. Il y a surtout  là beaucoup de gens pauvres et qui ne demandent pas mieux que de s’en sortir et qui en on ont marre de ce ghetto de banlieue et de l’image qui leur colle à la peau.

Alors je lui demande chemin faisant :”Est ce que ça va mieux ici ?”

Un peu, m’a -t-il répondu sur un ton neutre… 

Alors j’ai compris qu’il ne fallait pas rester là dessus…

“C’est toujours un peu difficile ais je ajouté ?”. “Oh oui “m’a -t-il confirmé d’une voix très ferme cette fois… Et puis avec un grand sourire “allez ça va quand même, moi je suis arrivé, bon courage et aurevoir madame, “. “Aurevoir et merci monsieur”… Et le petit monsieur a disparu tout discrètement derrière le petit immeuble ondulé qui serpente le long de la route.

Il ne sera pas pour cela dans le Maitron…mais pour sa gentillesse il méritait bien quelques lignes sur un blog et j’espère que quelqu’un le reconnaîtra.

Je vous souhaite le bonsoir.

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